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COMMEMORATION DU 11 NOVEMBRE


Publié le lundi 15 novembre 2010 par Mairie de Vocance

Discours de Denis BLANCHET Maire :

Le 11 novembre 1918 à 11 heures le cessez le feu était effectif et la France pouvait célébrer la victoire. Partout, les clairons retentirent et les cloches se mirent à sonner. Cinq années de guerre totale prenaient fin, cinq années de souffrances, de deuils et de privations.

Pourtant au début de l’été 1914, les soldats partaient dans l’enthousiasme, selon l’expression de l’époque : "le cœur léger la fleur au fusil". Les allemands, confiants dans leur discipline et leur organisation légendaires se voyaient déjà à Paris ; les français, imbus de leur "supériorité naturelle" pensaient reprendre l’Alsace et la Lorraine, rancune de la guerre de 1870, en quelques semaines et être de retour pour les vendanges ...

La réalité fut atroce : 8 500 000 morts ! pour la France, 1 400 000 morts et prés de 4 000 000 de blessés dont un grand nombre de mutilés. Une génération sacrifiée ! 2 000 morts par jours en moyenne. A vocance qui comptait environ 850 habitants, 40 morts. Toutes les familles étaient touchées ; il n’y avait pas une seule personne qui n’ait perdu un fils, un mari, un père, un frère, un ami et bien souvent plusieurs ... Sous une pluie incessante de fer et de feu, les hommes ont connu pour la première fois la mort de masse. Les poilus de 14-18 avaient tellement souffert, qu’ils n’avaient qu’un seul mot d’ordre : "plus jamais ça ! Ils avaient baptisé leur guerre : "la der des der". Mais la paix, qui semblait acquise au lendemain du 11 novembre 1918, ne dura pas. Vingt ans après, la seconde guerre mondiale éclatait, embrasant l’Europe et le monde.

Aujourd’hui, la construction de l’Europe, souvent controversée, se poursuit pas à pas.Même si l’armée française est toujours engagée en Afghanistan, la perspective d’un conflit avec nos proches voisins semble s’éloigner. Cette Europe, aux réglementations drastiques, où la libre circulation des personnes pose des problèmes a au moins cet avantage : la paix n’y est plus l’intervalle entre deux guerres, mais une paix plus pérenne , qu’on espère définitive.

Toutefois, dans une société où règnent l’individualisme, l’égoïsme et le matérialisme, nous ne sommes jamais à l’abri d’un conflit, sous quelque forme que ce soit.

Le but de ces cérémonies n’est pas seulement de nous remémorer les évènements douloureux du passé. C’est aussi de nous rappeler notre devoir d’adultes et de citoyens : transmettre aux jeunes générations les vraies valeurs d’une société : la liberté, la fraternité, la solidarité.
Il est de notre devoir de réagir en apportant de l’apaisement chaque fois que nous entendons des propos racistes, xénophobes ou chargés de haine.

Je remercie bien sincèrement tous les participants à cette cérémonie. Pour terminer, je souhaiterais vous faire partager cette citation célèbre de Jean-Paul SARTRE sur la haine :
" Il suffit qu’un seul homme en haïsse un autre pour que la haine gagne de proche en proche l’humanité entière".

La cérémonie s’est terminée par le verre de l’amitié.

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