Histoire de la soie
La tradition de la soie veut que vers l’an 2700 avant J C , la princesse chinoise Xi Ling Shi, épouse de l’empereur Haong Ti, ait dévidé la première ce précieux fil d’un cocon sauvage tombé d’un mûrier.
En effet, l’empereur excédé de voir abîmer les mûriers de ses jardins, avait demandé à son épouse d’en trouver la cause. L’impératrice découvrit que les petits vers blancs mangeaient les feuilles de mûriers et filaient de brillants cocons. En jouant avec l’un d’eux, tombé par hasard dans l’eau chaude, elle sortit un fil délicat.
Très vite elle s’aperçut que ce fragile filament pouvait être dévidé et assemblé. Elle avait découvert la soie. L’impératrice convainquit son royal époux de lui offrir un verger de mûriers pour élever des vers à soie.
Sous certaines dynasties, les paysans furent contraints à cultiver une partie de leurs terres en mûriers et à payer les taxes en pièces de soie.
Pendant trente siècles, les Chinois "domestiquèrent" le ver à soie, ils conservèrent farouchement leur secret ainsi que le monopole lucratif de la production et du commerce de la soie. Les décrets impériaux punissaient de mort quiconque essayait de transgresser le secret.
Dés l’antiquité, les Chinois exportèrent la soie, par terre et par mer. Ces routes ont une histoire ancienne toute aussi merveilleuse que la vie du ver à soie.
Un siècle avant la naissance du Christ, un jeune et audacieux chinois du nom de Chang Ch’ien fut chargé d’une mission secrète et traversa la Chine jusqu’aux régions alors lointaines et mystérieuses de l’Ouest. Ce fut l’un des plus importants voyages de l’histoire car il donna naissance à la Route de la Soie.
Le précieux fil et les merveilleux tissus attirèrent les convoitises et leur secret de fabrication finit par être connu. Une légende chinoise raconte qu’une princesse épousant un prince du Khotan apprit de celui-ci qu’il n’y avait pas de ver à soie dans son pays.
Ne pouvant renoncer à ses habits de soie, la princesse décida de frauder les édits impériaux. Elle cacha, le jour de son départ, des œufs de bombyx et des graines de mûriers dans sa coiffure. Les gardes-frontières n’osèrent pas la fouiller.
Les œufs ont alors éclos, les graines ont germè et ont donné naissance à une industrie de la soie dans ce pays. La princesse apprît aux femmes du Khotan les secrets de l’élevage et de la fabrication du fil et des étoffes et c’est ainsi que le ver à soie partit de ce pays à la conquête d’autres contrées.
Dés l’age du bronze l’homme commença à se vêtir avec de petits morceaux d’étoffe.
Notre village a connu de nombreux tisserands du 17 ème au 19 ème siècle. Ils travaillaient alors sur des métiers à bras qui furent remplacés progressivement par les métiers automatiques à la fin du 19 ème.
Les métiers à tisser à bras sont apparus dès le XVIIème siècle. Si les progrès technologiques ont radicalement transformé les machines au fil des siècles, le principe du tissage demeure inchangé de nos jours.Les fils de chaîne sont enroulés sur un cylindre (l’ensouple ou le roule). Suivent deux baguettes d’envergure (les verges) destinées maintenir les fils de chaîne à leur place. Chaque fil de chaîne traverse alors une maille, les mailles étant réunies sur des lisses qui par un mouvement de bas en haut séparent les fils de chaîne en deux nappes.Pour un tissu simple, il faut deux lisses, pour que la moitié des fils passent alternativement au-dessus de la trame. Pour les tissus plus élaborés, plusieurs lisses supplémentaires sont nécessaires. Le fil de trame est alors passé entre les deux nappes de fils de chaîne, à l’origine à l’aide d’une longue épingle en bois. Le peigne monté sur le battant permet de tasser la trame. L’étoffe tissée est enroulée sur le rouleau de réception.
Le textile à Vocance
Ce fut au début du 19ème siècle que Victor Caillet maire de Vocance donna le coup d’envoi du textile dans notre commune.
Il employait une trentaine d’ouvrières dans un atelier de moulinage.
Cet atelier fut détruit par un incendie qui, en 1869, fit une victime et cinq blessés.
Léopold Berne repris cette activité en 1896, il restaura les bâtiments pour fabriquer de la mousseline de soie.
En 1902 c’est Séraphin Peysselier qui se lance lui aussi dans l’aventure textile.
Il loue un atelier que possédait un marchand de bois Jean Rougeol.
La scierie de ce dernier fut détruite par un violent incendie et ses biens furent saisis.
Mr Peyssellier se porta acquéreur de l’atelier. Mais après de nombreux déboires il dût vendre à son tour en 1909.
- Usine Collard
- Photo début du 20 ème.
La citée ouvrière (HLM)
ainsi que l’église actuelle n’existe encore pas. Cette usine a été racheté en 1928 par Jean Berne
Le nouveau propriétaire Lucien Marie Collard, originaire de Vanosc, reprit l’activité textile.
L’année suivante ce sont soixante métiers qui rythment la vie des ateliers.
Durant la grande guerre Mr Collard est mobilisé. Il est affecté à la fabrication de bouchons d’obus dans ses ateliers vocançois.
Cette activité se fit en parallèle avec l’activité textile car l’usine ne fut pas réquisitionnée.
Par contre la main d’œuvre manquait à la maison Berne, les hommes étaient tous au front. Elle a semble t-il été fermée pendant deux ans.
L’après guerre fut prospère pour les ateliers vocançois.
Deux cars allaient chercher, le dimanche soir, le personnel jusqu’au Mas de Tence.
Chaque usine avait un dortoir et une cuisine. Les ouvrières étaient enfermées la nuit, à double tour, dans le dortoir "par sécurité".
En 1923 les deux usines employaient plus de deux cent personnes.
Lors de l’année 1928 Jean Berne racheta les Ets Collard.
Pendant la crise de 1930 l’entreprise dût se convertir au travail du fil synthétique.